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Le JUDO en France

kawaishi Mikinosuke

Le Judo en France

Si l'on néglige les quelques démonstrations qui furent organisées en France, au début du XX siècle, on peut affirmer que le Judo et le Jujitsu firent leur apparition en 1925, à Paris. En effet, à cette date, Aida, un japonais 5ème dan, qui l'enseignait à l'un de ses compatriotes, Ishiguro, donnait des cours au Sporting Club à quelques élèves qui ne persévérèrent d'ailleurs pas.

Quelques temps après, une salle de Judo fut créée dans le cadre d'un club d'escrime, le cercle Hoche et d'Anjou. Le professeur Hirama, 4ème dan, était japonais lui aussi. Il enseignait le Judo " à la japonaise ", sans chercher à appliquer une pédagogie avec le tempérament français. Le résultat ne se fit pas attendre : après des débuts prometteurs, ce fut l'échec.

Cependant, quelques hommes en France s'intéressaient au Jujitsu, parmi lesquels un jeune savant d'origine israélite et de nationalité britannique : Feldenkrais. Il avait eu le privilège de rencontrer Jigoro Kano en 1933 lors d'un des voyages de ce dernier en France. Feldenkrais partageait son enthousiasme avec quelques autres scientifiques dont Frédéric Joliot-Curie et Paul Bonet-Maury qui devaient devenir le premier président de la Fédération Française. La prodigieuse aventure du Judo français devait commencer à l'arrivée d'un japonais 4ème dan, Kawaishi, ancien élève de l'Université de Waseda, qui après avoir parcouru une grande partie du monde, décida de se fixer en France.

Kawaishi ouvrit donc le Club franco-japonais à Paris, 62, rue Beaubourg, dans une salle où déjà quelques adeptes de Jujitsu tentaient de s'initier. Le premier élève qui vint s'inscrire fut un boulanger, nommé Maurice Cottereau, quelques autres suivirent. Feldenkrais fonda le Jujitsu club de France dans les locaux de l'école des Travaux publics, 1, rue Thénard. Kawaishi y donnait des leçons particulières. Il n'appliquait pas encore de méthode et enseignait en faisant appel à son bon sens et à sa grande psychologie, veillant surtout à rendre ses leçons attrayantes et variées.

1938 fut marqué par deux événements : le premier fut la fusion de Jujitsu Club de France et du Club franco-japonais ; le second, la nomination de Kawaishi au grade de 5ème dan par Jigoro Kano, lors de son dernier voyage en France. Puis la guerre arriva, Feldenkrais partit ainsi que beaucoup d'autres élèves et Kawaishi devait rester seul au Jujitsu Club de France avec quelques pratiquants.

Pendant cette période de contraintes et de privations, le Judo était, pour ses rares adeptes, à la fois une distraction et presque une espérance, ce qui permit à Kawaishi de continuer son oeuvre. Le Jujitsu Club de France dut déménager et s'installer 10 bis, rue de Sommerard. Dès 1942 et 1943, Kawaishi avait formé une vingtaine de ceintures noires, dont certaines ouvraient à leur tour, des salles.

L'intelligence de Kawashi lui permit d'analyser et de comprendre la mentalité des occidentaux et ainsi d'adapter son enseignement. Sa fameuse méthode, tour à tour, admirée et critiquée, lui permit, c'est un fait, d'implanter le judo dans un grand nombre de pays d'Europe. Kawaishi avait surmonté les difficultés devant lesquelles ses compatriotes avaient succombé avant lui : il avait su révéler, le premier, et diffuser largement en occident une discipline dont les principes différaient des conceptions établies et des idées reçues concernant le sport dans notre pays.

En 1946, la Fédération Française de Judo et Jujitsu voyait le jour, présidée par Paul Bonet-Maury. En 1947, le Collège des ceintures noires était officiellement créé. En 1948, il n'y avait pas encore 100 ceintures noires ; dix ans après, il en avait 1 000. En 1974, on compte près de 20 000 ceintures noires, 5000 clubs répartis sur le territoire métropolitain, les TOM et DOM. Aujourd'hui, la FFJDA a dépassé le demi-million d'adhérents licenciés (580 000 en 2002) et compte 35 000 ceintures noires.